Me raser la tête ne m’a pas privée de ma féminité...

Non seulement je suis une femme, mais je suis aussi Noire et j’ai le crâne rasé. J’ai dû apprendre à me regarder sous un jour nouveau. J’étais devenue plus vraie, plus libre aussi, parce que j’étais authentiquement moi-même.

Bonjour, je m’appelle Moh, j’habite à Paris et je suis mannequin. J’apparais dans le film de Code Eve. En plus du mannequinat, j’ai un travail à plein temps qui nécessite de nombreux voyages. Jongler entre ces deux activités, ce n’est pas simple. Le mannequinat est ma passion et je ne compte pas y renoncer.

Le plus drôle est que je suis devenue mannequin "par accident", pour ainsi dire. Je marchais dans la rue quand un homme m’a arrêtée. Il m’a dit qu’il était photographe et que mon visage avait des traits intéressants qu’il aimerait fixer sur la pellicule. Au départ, j’ai cru qu’il cherchait à me draguer... mais non, il était véritablement photographe de mode. C’est cette rencontre qui a lancé ma carrière de mannequin, sans que j’arrête mes études – j’ai finalement décroché mon Bachelier en commerce international. Cependant, ma carrière de mannequin n’a véritablement décollé que lorsque je me suis rasé les cheveux.

Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Code Eve ?

J’ai été contactée par Kevin, un vidéaste hyper talentueux avec qui j’avais déjà travaillé. Il m’a présenté le concept de CODE EVE. J’ai été séduite par l’idée d’une marque engagée pour l’émancipation des femmes, ce qui résonnait fortement avec mes choix de vie. J’aimais aussi l’élégance et le raffinement de la montre, et j’ai décidé d’associer gratuitement mon image à CODE EVE, pour contribuer à la cause des femmes.

« Avec les choix de vie que j’ai faits, la cause de l’émancipation des femmes a une portée toute particulière pour moi. »

Avez-vous été confrontée à des situations où vous avez été traitée différemment parce que vous étiez une femme ?

Non seulement je suis une femme, mais je suis aussi Noire et j’ai le crâne rasé (rires). Alors oui, croyez-moi, cela change la manière dont les gens vous regardent et vous traitent. Je dois me battre deux fois plus pour prouver que je vaux la même chose que les Occidentales et, a fortiori, que les Occidentaux.

Quel est votre secret pour concilier vie de famille, vie professionnelle et vie personnelle ?

En fait, je ne suis pas sûre de l’avoir trouvé (rires). Pendant longtemps, j’ai donné la priorité à ma double carrière de femme d’affaires et de mannequin. Mari et enfants ne faisaient pas partie de mes projets, à l’époque, car je craignais de ne pas pouvoir consacrer tout le temps que j’aurais voulu à une famille. Aujourd’hui, je suis plus ouverte à cette idée. Je pense que je peux partager avec quelqu’un mes expériences de vie et la personne que je suis. Il n’est pas trop tard pour fonder une famille et lui consacrer suffisamment de temps.

Quel conseil ou encouragement pourriez-vous donner à d’autres femmes Code Eve ?

Continuez le combat, nous n’avons pas encore touché au but ! Être une femme, c’est merveilleux. Nous traversons des moments difficiles actuellement mais, un jour, nous y parviendrons. Nous, les femmes, devons apprendre à écouter cette voix, tout au fond de nous, qui nous chuchote que nous sommes fortes. Même avec un genou à terre, nous pouvons nous relever. L’espoir renaît toujours. Croyez toujours en vous. C’est d’abord à vous d’être fière de vous-même.

« Nous, les femmes, devons apprendre à écouter cette voix, tout au fond de nous, qui nous chuchote que nous sommes fortes. »

Quelle est votre manière d’être féminine ?

C’est une question très pertinente pour moi, vu que je me suis rasé les cheveux. Pour beaucoup, la chevelure est la quintessence de la féminité. Me raser la tête était un geste fort. Avant, j’avais tout essayé : me lisser les cheveux, ajouter des extensions, porter des perruques. J’ai eu les cheveux longs, les cheveux courts, une afro, et j’en passe. J’ai fini par réaliser que j’essayais, en fait, de me conformer aux critères de beauté occidentaux, alors que je suis d’origine africaine. Je me coupais de mes racines et je me cachais de moi-même. C’est après un voyage en Afrique du Sud que je l’ai compris. J’y ai rencontré tant de magnifiques femmes africaines, dont certaines portaient le crâne rasé. Elles avaient trouvé leur propre manière d’être naturelles et fidèles à leur culture, tout en restant féminines. Cela m’a vraiment inspirée à trouver ma propre identité et à être pleinement moi-même. Quand je suis rentrée, je me suis coupé les cheveux. Me raser la tête ne m’a pas privée de ma féminité. C’est au contraire une expression de la femme que je suis. Paradoxalement, je me sens plus féminine que jamais avec mon crâne rasé ! J’ai dû apprendre à me regarder sous un jour nouveau. J’étais devenue plus vraie, plus libre aussi, parce que j’étais authentiquement moi-même. Plus de dissimulation, plus de faux-semblants. Juste moi. Enfin libre.

« J’étais devenue plus vraie, plus féminine que jamais, parce que j’étais authentiquement moi-même. Plus de dissimulation, plus de faux-semblants. Juste moi. Enfin libre. »

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