Est-ce que je me sentirais moins femme sans hauts talons et sans une manucure impeccable ?
Kristina révèle comment, en tant que femme russe vivant en Suisse et luttant contre les stéréotypes de genre, elle a dû sans cesse surmonter les préjugés et pourquoi elle a décidé de soutenir Code Eve.
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Bonjour ! Je m’appelle Kristina. Je suis chargée de relations dans une banque privée à Genève, en Suisse.
Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Code Eve ?
La première fois que j’ai entendu parler de Code Eve, j’ai été surprise qu’une marque de bijoux et de montres soutienne un sujet aussi délicat que l’émancipation des femmes. Vivant à Genève, je croise de nombreuses marques de luxe dans mon quotidien, mais aucune d’entre elles n’aborde aussi directement un sujet qui me tient autant à cœur. C’est pourquoi, lorsque j’en ai su plus sur le concept de la marque et sur sa contribution active à l’émancipation des femmes, j’ai vite décidé de m’associer au projet.
Je vis en Suisse depuis maintenant plus de 15 ans, mais suis originaire de Moscou. C’est donc avec fierté que j’ai accepté de représenter les femmes d’Europe de l’Est ! J’ai aussi été séduite par l’idée que Code Eve choisisse des femmes qui ne sont pas des mannequins, mais qui me ressemblent : des mamans, des femmes actives, des épouses. Des femmes normales, en somme ! (rires).
« J’ai été séduite par l’idée que Code Eve présente des femmes qui me ressemblent. »
Avez-vous été confrontée à des situations où vous avez été traitée différemment parce que vous étiez une femme ?
Hélas oui – et à de nombreuses reprises – dans mon environnement professionnel précédent. Même si elle n’était jamais patente ou explicite, cette différence de traitement était néanmoins perceptible, comme en filigrane. En tant que private banker, je suis responsable de la gestion des investissements de mes clients et je les conseille sur d’éventuels investissements futurs. J’ai étudié l’économie et j’ai décroché mon diplôme avec mention. J’aime donc la finance et l’analyse, bien entendu, mais tout autant le contact humain. Ce que j’adore dans mon métier, c’est qu’il associe ces deux facettes. Au début de ma carrière, certains de mes clients hommes refusaient de parler de finance et d’investissement avec moi et demandaient à avoir mes collègues masculins pour interlocuteurs. Il faut croire qu’ils s’imaginaient que j’étais moins compétente, en tant que femme, dès qu’il s’agissait de chiffres et d’analyses. Heureusement, j’avais un patron formidable, qui réussissait toujours à me renvoyer les clients. Lorsque cela se produisait, je parvenais toujours à faire la preuve de mes aptitudes et compétences, et avec mes excellentes performances, je finissais par nouer une relation étroite avec mes clients. Mais regardons les choses en face : en tant que femme, je dois sans cesse déjouer les préjugés, alors que mes collègues masculins n’ont jamais eu à le faire.
« Regardons les choses en face : en tant que femme, je dois sans cesse déjouer les préjugés. »
Ce n’est pas parce que cela se passe dans un environnement privilégié comme la banque privée que c’est moins choquant. Les préjugés qui s’appuient sur les stéréotypes associés aux femmes sont omniprésents.
Quel est votre secret pour concilier vie de famille, vie professionnelle et vie personnelle ?
Je ne sais pas si j’ai trouvé ce secret, en fait. Mais je n’ai pas eu le choix, il fallait que je réussisse à jongler avec ces différents rôles dans ma vie. J’ai parfois l’impression d’être une funambule. Je trouve mon équilibre en avançant un pas à la fois, en marchant sur le fil qui, je le sais, me mène à mes objectifs et à mes ambitions. J’essaie de ne pas regarder en bas et de me concentrer sur le pas suivant. Littéralement ! (rires). Mais parfois, j’ai aussi l’impression que cet équilibre est bien délicat, bien fragile...
Quel conseil ou encouragement pourriez-vous donner à d’autres femmes Code Eve ?
Lorsqu’elles perdent courage, lorsqu’elles ont l’impression d’avoir trop de poids sur les épaules, je leur conseillerais de parler à d’autres femmes, à leurs amies, à leurs collègues, à leur famille. Elles doivent se rappeler qu’elles ne sont pas seules. Nous, les femmes, sommes toutes confrontées à ces défis et je crois que nous pouvons puiser soutien, force et inspiration les unes auprès des autres.
« Lorsqu’elles perdent courage, elles doivent se rappeler qu’elles ne sont pas seules. »
Quelle est votre manière d’être féminine ?
Venant d’Europe de l’Est, porter des talons et avoir des ongles parfaitement manucurés est un must ! (rires). Cela montre que je prends soin de moi et que j’ai du respect pour moi-même. C’est ma propre expression de la féminité.
« Est-ce que je me sentirais moins femme sans talons hauts et une manucure impeccable ? Certainement pas ! »